Un site pour savoir qui reste ouvert

Un site internet du Club des entrepreneurs du Sud Vienne regroupe les conditions d’ouvertures de centaines d’entreprises et commerces locaux.

Complètement ouvert, totalement fermé, accueil téléphonique, livraisons possibles, drive… Depuis plus d’un mois, les entreprises se sont toutes adaptées, tant bien que mal, aux exigences sanitaires, avec la difficulté d’informer leurs clients et la difficulté réciproque, pour les clients, de savoir à qui on peut s’adresser.

Le Club des entrepreneurs du Sud Vienne a apporté une solution cette semaine avec le site www.consommons-sudvienne.fr: les commerces et entreprises locales y inscrivent leurs horaires et modalités d’ouvertures. Le site a ouvert mercredi après-midi avec plus de 300 entreprises référencées.
« On dépasse largement notre objectif, indique Marc Bouquet, coprésident du CESV. On a fait le constat que certains adhérents sont en capacité de travailler mais n’ont aucune activité. Il fallait donc mieux communiquer sur ceux qui sont ouverts et ceux qui sont fermés. »
Le CESV, initiateur du site, l’a ouvert au-delà de ses propres adhérents: « On a contacté les FAE de Montmorillon et Civray, le GAEL (lussacois), le nouveau club de Gençay, le réseau Montplateau, etc. L’inscription est gratuite, on est dans un esprit solidaire. »
En pratique, chaque dirigeant remplit un formulaire résumant les informations utiles (horaires, coordonnées, restrictions éventuelles) à ses clients. Chaque fiche est validée manuellement ainsi que les mises à jour, au fur et à mesure du déconfinement.

La boucherie Soury, à Montmorillon, a par exemple adapté ses horaires en ouvrant le matin (sauf dimanche et lundi) et une journée continue le samedi, en respectant les mesures sanitaires. « Nous portons gants et masques, souligne Franck Soury. Nous avons installé une vitre devant la caisse et nous n’acceptons pas plus de deux clients à la fois. Nous faisons le maximum pour nous protéger et protéger les autres. On est à peu près aux deux tiers de notre activitéNous avons mis en place un système de livraisons qui compense un peu le manque à gagner. Mais on ne se plaint pas, par rapport à d’autres commerçants qui ont dû fermer boutique… »
C’est le cas notamment du Lucullus, hôtel de France, à l’arrêt complet depuis mi-mars: « Tout notre personnel est en chômage partiel. On pourra peut-être rouvrir l’hôtel le 11 mai, s’il y a de la demande, on verra, indique Alban Galpin. S’agissant du restaurant on ne sait pas. Il faudra éloigner les tables, revoir les process en cuisine, porter un masque? » Les clients attendent en tout cas, et ça met du baume au coeur de l’équipe: sur le site de financement participatif Kisskissbankbank (1), une trentaine de personnes a déjà réservé, et payé, des repas à valoir lorsque l’établissement rouvrira ses portes.

(1) Page de pré-achats ouverte à l’initiative d’EDF, pour une quinzaine de PME du sud Vienne.

 

à suivre

Marc Bouquet, coprésident du Club des entrepreneurs du Sud Vienne se dit inquiet pour une partie des entreprises frappées par les mesures de confinement: « On s’attend à ce que des entreprises déjà fragiles aient du mal à passer le cap. Ce sera très difficile dans certains secteurs comme le tourisme et pour les entreprises en phase de reprise ou de création. Nous avons eu récemment une réunion avec les parlementaires et le sous-préfet en charge de soutien économique pendant la crise Covid19. Nous leur avons dit que les entreprises ont besoin de commandes davantage que de subventions. Il faudra des aides pour avoir de la souplesse lors du retour au travail. L’autre risque à prendre en compte, c’est l’effet domino d’une défaillance d’entreprise qui peut générer des impayés en cascades. Je vois moi-même pour mon entreprise [Paris Loire à Lussac-les-Châteaux] les délais de paiement qui s’allongent, qui passe de 60 à 100 ou 120 jours. Cela représente deux mois de trésorerie de plus à trouver. »

 

Article de Sébastien Kérouanton à lire dans l’édition de Centre Presse du 24/04/2020
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