L’espace coworking L’Élan né il y a deux ans va s’agrandir en réalisant des travaux de restauration au deuxième étage de l’immeuble, au cœur de la ville.
A l’origine, Mila Weissweiler cherchait un lieu professionnel à partager afin de poursuivre son projet, la création de site internet. « Je voulais séparer la vie professionnelle de la vie familiale », analyse-t-elle. Rapidement a émergé l’idée de louer un espace destiné à plusieurs personnes. Les cofondatrices, trois femmes (1) d’origine différente (Allemande, Anglaise, Hongroise), partageant la même préoccupation et surtout la même vision du travail, unissent leurs efforts pour acquérir leur local rêvé. Elles y parviennent, avec l’immeuble situé 17, Grand Rue, au coeur du centre-ville de Montmorillon, à cent pas de la place du Maréchal Leclerc.
Un excellent moyen d’intégration
L’Élan, Espace coworking trouvait une existence à travers ce bâti qui a pris un peu plus qu’un coup de peinture. « Nous avons souhaité investir dans un joli agencement pour se sentir bien », justifie Vanessza Dako-Cornejo. Et c’est plutôt réussi. Privilégiant le côté fonctionnel mais chaleureux le rez-de-chaussée peut accueillir quatre coworkers. Au premier étage, un coin détente et un coin kitchenette où les adhérents peuvent faire réchauffer leur repas et faire la vaisselle.
Le concept trouve très vite sa clientèle. Une clientèle majoritairement étrangère qui a décidé de vivre dans le Montmorillonnais. Une dizaine de personnes fréquentent régulièrement l’espace. Les coworkers de passage ne sont pas acceptés: « Nous avons convenu de ne pas les prendre pour une heure ou deux, car notre structure, trop petite, ne permet pas de consacrer du temps à ces gens de passage pour leur expliquer le fonctionnement de notre espace », annonce Mila Weissweiler, récemment élue au conseil municipal. Réservé aux autochtones, l’espace nécessite aujourd’hui un agrandissement. Et ça tombe plutôt bien car le deuxième étage ouvrira avant la fin de l’année. Un autre niveau scindé en deux parties: la première a pour vocation d’isoler les coworkers qui souhaitent téléphoner ou assister à des visioconférences et la seconde pourra accueillir d’autres collègues qui partageront les tables en bois.
L’Élan, espace coworking, remplit une autre fonction, outre celle d’exercer sa profession, celle de créer du lien, « de se constituer un réseau », note Mila. Ainsi une quadragénaire de Montpellier a trouvé des amis et a pu faire connaissance avec des gens différents. « C’est un excellent moyen d’intégration », assure Mila. L’Élan aura aussi permis à une Finlandaise et un Espagnol de trouver un espace de travail à Montmorillon, ville à mi-parcours de leur histoire d’amour. Ils sont à présents installés à Brigueil-le-Chantre.
Une terre d’accueil
pour le numérique ?
La sous-préfecture du Sud Vienne deviendrait-elle une terre d’accueil pour étrangers connectés professionnellement, par le truchement du numérique? Pourquoi pas? À condition qu’une offre culturelle soit à la hauteur de ce havre de paix. « Il ne faut pas raisonner comme dans les grandes villes en se disant à 20h « que fait-on ce soir? » Ici, on crée son réseau et puis après nous n’avons que l’embarras du choix pour sortir », assure Mila Weissweiler qui affirme qu’un projet porté par une volonté de faire bouger les choses, c’est possible à Montmorillon. Et sans aucunes subventions municipales: « Nous ne voulons pas en demander et rester indépendants. »
(1) Vanessa Knivett, présidente de l’association; Mila Weissweiler, trésorière; Vanessza Dako-Cornejo, secrétaire.