Mardi 3 mai, le CESV est allé à la découverte de l’exploitation agricole de Dominique Gaborieau à Genouillé. Un afterwork résolument placé sous le signe des techniques d’agroécologie expliquées avec passion par notre hôte.

Disons le tout de suite, Dominique Gaborieau est un homme passionné et passionnant ! Lauréat du prix de l’innovation des Trophées de l’agroécologie au salon de l’agriculture 2022, il s’attache à produire des céréales tout en travaillant à la conservation des sols et à favoriser la biodiversité sur l’exploitation.

A Genouillé, l’EARL Gaborieau est une ferme familiale. Avant Dominique Gaborieau, son grand-père puis son père ont travaillé sur l’exploitation qui a connu l’élevage avant d’être dédiée à la production céréalière. « Aujourd’hui, je travaille différemment de ce que j’ai appris à l’école. La fragilité de notre environnement n’y est pas pour rien et la volonté de se réapproprier notre agronomie, non plus ! » a-t-il précisé aux quelques quarante adhérents et amis du CESV présents, en guise d’introduction.


Cultiver en retrouvant la biodiversité

Depuis 2006, Dominique Gaborieau a réintroduit l’élevage sur ses parcelles. Céréalier de son état, il s’est rapproché des éleveurs voisins et met à disposition ses parcelles réensemencées de couverts végétaux. Un partenariat gagnant/gagnant puisque les 600 moutons pâturent en hiver une alimentation variée sur un peu plus de 100 ha. Cette relation se construit aussi sur l’échange de luzerne ou de maïs contre du fumier et contribue également au maintien de l’élevage ovin, bovin et équin; les matières organiques faisant vivre les sols.
Sur les terres cultivables, « le végétal remplace le métal ».  Une des fonctions appréciables des couverts végétaux qui permet de ne plus labourer. Pâtures ou broyages amendent les sols qui sont réensemencées d’un mélange de graines savamment étudié. En poussant, les racines des plantes captent l’eau et limitent l’érosion et le ruissellement. Certaines plantes se nourrissent de l’azote de l’air et le restitue au sol, remobilise le phosphore, limitant considérablement l’achat d’engrais de synthèse.

Des pratiques qui font mouche auprès des petits gibiers, oiseaux et insectes. Eux, ont bien noté la différence et contribuent par leur présence à préserver le cycle naturel environnemental. Les plantes recyclent, les insectes pollinisent et les céréales cultivées comme les sols s’en portent mieux. Techniquement plus compliquées, les cultures réclament cependant une attention soutenue mais le résultat est là. Limitation des intrants et produits phytosanitaires, accroissement de la biodiversité, collaboration entre professionnels de l’agriculture, échanges sur de nouvelles pratiques plus respectueuses de l’environnement sans sacrifier la productivité. L’entreprise est certifiée HVE (soit haute valeur environnementale) : une reconnaissance des bonnes pratiques environnementales et sanitaires dans la gestion quotidienne de l’exploitation.

Et ce compte rendu omet les bienfaits des féveroles, du travail des abeilles, de l’emploi de purin d’orties, de la récupération de compost, de la formation permanente à l’agroécologie et de l’ouverture au monde de son dirigeant.

Bref, un afterwork champêtre et de haute technicité qui s’est conclu autour d’un buffet, de quelques verres et de beaucoup d’échanges.