PHOTO : Jeudi après-midi à Lussac-les-Châteaux. L’une des nouvelles machines utilise des lames de rasoir pour couper précisément un film métallisé particulièrement fragile.

Lussac-les-Châteaux. Spécialiste de la découpe du papier, Parisloire APV vient d’acquérir deux nouvelles machines pour un grand nom de la cosmétique.

On dirait de l’or : c’est bien du polyester mais ce nouveau produit fait l’objet de toutes les attentions dans l’usine Parisloire APV, à Lussac-les-Châteaux. Elle a reçu cette semaine deux nouvelles machines, destinées à découper (avec des lames de rasoir) de fins et fragiles rubans dorés et argentés, pour les besoins d’un grand nom de la cosmétique. Les bandelettes réalisées à Lussac se retrouveront dans les coffrets d’un nouveau produit distribué dans le monde entier.

Une nouvelle étape pour cette PME de quinze salariés, spécialisée dans la découpe du papier, positionnée sur des marchés de niche au profit de l’industrie, avec des petites séries et des formats non standardisés, « ce que les robots et les chaînes automatisées des très grandes usines ne peuvent pas faire ; nous travaillons ici de façon très artisanale », indiquent les dirigeants Zeinab et Marc Bouquet.
Le mouton a cinq pattes est d’ailleurs devenu l’emblème de leur entreprise, qui recevait jeudi une délégation de la CPME de la Vienne, emmenée par son président Xavier de Poncheville. L’occasion d’évoquer notamment les difficultés rencontrées auprès des banques, frileuses pour accorder des facilités de trésorerie, « nous avons la particularité d’avoir un stock très important de bobines de papier, c’est la richesse de notre entreprise », explique Marc Bouquet.
Sous-traitant historique des imprimeurs de presse (les feuilles saumon du Figaro à ses débuts) Parisloire APV avait pris en 2013 un grand virage en se tournant vers les emballages pour l’industrie et l’agroalimentaire, et maintenant la cosmétique : « La capacité des deux nouvelles machines est réservée à 50 % par notre nouveau client, cela nous permet de former du personnel et nous donne accès à de nouveaux marchés. »
Cette réorientation s’avère donc profitable : « Nous avons embauché quatre personnes l’an passé et nous avons maintenant un problème de place, poursuivent Zeinab et Marc Bouquet. Nous avons un projet d’agrandissement sur un terrain disponible de 6.000 mètres carrés. »

Sébastien Kerouanton